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Une enquête européenne démontre la nécessité d'adopter des mesures concrètes visant à remédier à la violence à l’égard des femmes

  • Photo: © European Union, 2014

    © European Union, 2014

Beaucoup de gens pensent que la violence à l’égard des femmes constitue un comportement inacceptable qui a généralement lieu derrière des portes closes, dans le cadre de relations interpersonnelles tendues, entre personnes défavorisées, disposant d’un faible niveau d'éducation et de moyens limités pour améliorer leur vie. Pourtant rien ne pourrait être plus loin de la vérité. La violence envers les femmes est un phénomène qui – loin d'être associé à une classe particulière – imprègne toutes les couches de la société, défiant les divers stéréotypes que nous tenons à tort pour vrais.

La plus grande enquête jamais réalisée sur la violence contre les femmes par l'Agence européenne des droits fondamentaux (FRA) vient dissiper ces mythes communs, révélant en l'occurrence l'énormité et l'omniprésence du problème, un problème qui ne peut plus être considéré comme une «affaire privée», mais plutôt comme une affreuse vérité qui touche l'ensemble de la société européenne.

Les résultats de l'enquête ont été présentés lors de la Conférence de haut niveau « La violence envers les femmes dans l'UE : abus à la maison, au travail, en public et en ligne », organisée par l'Agence européenne des droits fondamentaux (FRA) et le Secrétariat général pour l'égalité de la Grèce, le 5 mars 2014, à Bruxelles. L'évènement a eu lieu sous les auspices de la présidence grecque du Conseil de l'Union européenne.

L'enquête a été décrite, par la Secrétaire général pour l'égalité de la Grèce, Vasso Kollia, dans son discours d'ouverture, comme «un travail de pionnier», qui sera beaucoup discuté non seulement pour ses résultats significatifs, mais aussi pour ses implications politiques concernant la lutte de l'Europe contre la violence à l'égard des femmes. «Nous devons trouver le courage de reconnaître les conclusions douloureuses de cette enquête pan-européenne et d’agir de toute urgence, osant même de changer radicalement les lignes directrices établies. Finalement, le succès repose sur la réalisation de larges alliances sociales, et en premier lieu avec les hommes, nos alliés naturels ", a-t-elle remarqué.

Plus de 42 000 femmes âgées de 18 à 74 ans provenant de toute l'Union européenne ont répondu aux questions de l'enquête au sujet de leur expérience de violence physique, sexuelle et psychologique, y compris de violence domestique et même de violence dans l'enfance. Les femmes ont également été interrogées sur leurs expériences du harcèlement permanent (stalking) et du harcèlement sexuel et sur le rôle des nouvelles technologies dans l'expérience de la violence à l’égard des femmes. Toutes les répondantes ont été choisies au hasard et les résultats de l'enquête sont représentatifs à la fois au niveau européen et national.

Le rapport révèle un abus vaste envers les femmes à la maison, au travail, en public et en ligne de la part de partenaires, d’ex-partenaires, de collègues et d’inconnus. Une femme européenne sur trois a subi de violences physiques et / ou sexuelles et d’abus depuis l'âge de 15 ans. Cela correspond à 62 millions de femmes.

D’autres résultats remarquables de l'enquête montrent que:

• 22% des répondantes ont été victimes de violence physique et / ou sexuelle d'un partenaire.

• 55% des femmes ont subi une forme de harcèlement sexuel. 32% de toutes les victimes de harcèlement sexuel a dit que l'auteur était un patron, un collègue ou un client.

• 11% des femmes ont subi des avances inappropriées sur des sites de réseaux sociaux ou ont été soumises à des courriels électroniques ou des messages textes (SMS) sexuellement explicites.

• 20% des jeunes femmes (18-29 ans) ont été victimes de ce cyber-harcèlement.

• 43% ont subi une forme de violence psychologique soit par un partenaire actuel ou un ex-partenaire, tels qu’une humiliation publique; interdire à une femme de quitter la maison ou l'enfermer; la forçant à regarder de la pornographie; des menaces de violence.

• 33% ont des expériences de violence physique ou sexuelle dans leur enfance de la part d'un adulte. 12% ont eu des expériences de violences sexuelles dans leur enfance, dont la moitié impliquait des hommes qu'elles ne connaissaient pas.

• 5% des femmes ont été violées.

Un autre constat frappant est que 67% des répondantes n'ont pas signalé l'incident le plus grave de violence conjugale à la police ou à toute autre organisation.

Pour la première fois, les responsables politiques ont à leur disposition des données comparables au niveau de l'UE concernant la question de la violence contre les femmes. Cette enquête ouvre la voie à l’évaluation complète et à l'examen des politiques existantes dans le domaine et de la planification concrète de politiques et de mesures mieux éclairés et davantage ciblés pour combattre la violence à l’égard des femmes et des filles.

Pour plus d’informations sur l’enquête, cliquez ici.