Des mesures de protection phytosanitaire ont été adoptées lors de la réunion du Conseil des ministres de l'Agriculture et du Conseil de la Pêche à Bruxelles le 19 mai, présidée par le ministre grec du Développement rural et de l'Alimentation, Athanasios Tsaftaris.
Le Conseil «Agriculture et Pêche», qui s'est réuni à Bruxelles le 19 mai, sous la présidence du ministre du Développement Rural et de l'Alimentation, Athanasios Tsaftaris, a examiné le rapport de la Commission sur les utilisations mineures dans le domaine des produits phytopharmaceutiques.
Les ministres ont également examiné un certain nombre de questions, telles que la perte de produits alimentaires et les déchets alimentaires, la protection des animaux en cours de transport, les aspects agricoles du Cadre législatif pour le Climat et l'Énergie 2030, ainsi que les aides d'État pour le développement rural et les mesures de protection des agrumes de l'UE contre le risque de la «maladie des taches noires des agrumes», apparue en Afrique.
Les ministres de l'Agriculture ont eu l'occasion de discuter, sur la base du rapport de la Commission, de la création d'un fonds européen pour les produits phytopharmaceutiques utilisés à plus petite échelle (utilisations mineures). Bien que les utilisations mineures soient considérées par l’industrie de la protection phytosanitaire comme économiquement inefficaces, elles constituent une question très importante pour les agriculteurs, en particulier dans des pays comme la Grèce, où la production est caractérisée par un large éventail de cultures différentes et spécialisées, comme des fruits, des légumes et des produits de la floriculture.
L'industrie ne semble pas prête à produire de tels produits phytopharmaceutiques en raison des coûts élevés car la demande est faible. Le manque d'intérêt de la part des investisseurs conduit à un manque de produits phytopharmaceutiques autorisés, ce qui - en dehors de coût élevé - peut conduire à l'utilisation de produits non autorisés ou à des pertes de produits agricoles. Comme l'a déclaré le ministre Tsaftaris, «la question des utilisations mineures de produits phytopharmaceutiques est particulièrement importante pour l'ensemble de l'agriculture, car elle touche un quart de la récolte de l'UE, principalement dans les pays d'Europe du Sud». En effet, ce problème touche 22% de la valeur de la production agricole européenne, en créant en même temps un coût additionnel – de plus de 1 milliard € par an - pour les agriculteurs.
Le débat, organisé par la Présidence grecque, visait à identifier les mesures qui pourraient assurer la disponibilité des produits modernes et efficaces à des prix raisonnables.
Le Conseil a proposé l’établissement d’un secrétariat technique indépendant, soutenu par un groupe d’experts de tous les pays membres. Ce secrétariat technique vise à coordonner les actions au niveau national et au niveau des parties prenantes, à créer une base des données et échanger des informations.
Le Conseil a également examiné des mesures pour la diminution des pertes et gaspillages alimentaires, une nécessité dictée non seulement par des raisons sociales et éthiques mais aussi par des raisons financières et environnementales.
Les ministres ont demandé l’élargissement de la liste des produits où une date indiquée par la mention “à consommer de préférence avant” n’est pas obligatoire, action qui diminuerait le gaspillage alimentaire de 20%. Les ministres ont aussi examiné des actions potentielles afin que les consommateurs comprennent et utilisent mieux les dates “à consommer de préférence avant”. En outre, les ministres ont salué la révision de la législation existante qui permet les pertes et les gaspillages alimentaires.
Le président du Conseil Agrifish, le ministre Tsaftaris a noté que “l’agriculture doit répondre d’une manière durable et efficace au besoin mondial accru d’avoir accès à des aliments suffisants et saines. Le gaspillage alimentaire non justifié est l’équivalent du gaspillage des ressources. Il est urgent que la Commission européenne prenne des actions dans le but de réduire le gaspillage à travers la chaîne alimentaire se concentrant sur la sécurité et la qualité des aliments pour des raisons sociales, financières et environnementales”.
Le Conseil a également discuté de la proposition de la Commission “Climat et Énergie 2030”. Les objectifs de la Commission se concentrent sur la réduction de 40% des émissions de dioxyde de carbone et l’augmentation de l’énergie renouvelable afin de couvrir le 27% des besoins de l’UE jusqu’en 2030.
La présidence a souligné la nécessité d'analyser les aspects agricoles des propositions de la Commission, afin d'assurer la coordination efficace de ce cadre avec les objectifs de la politique agricole commune. Il convient également de prendre en compte le fait que l'agriculture à la fois affecte et est affectée par les objectifs du paquet « climat-énergie », alors que le besoin d’assurer une production alimentaire suffisante ne devrait pas être compromis.
Suite à la demande de la délégation espagnole, la Commission a informé le Conseil sur les mesures à prendre en ce qui concerne les contrôles à l'importation afin d’empêcher l'introduction dans l'UE, depuis les pays de l'Afrique du Sud, de l'organisme nuisible qui provoque la maladie des taches noires des agrumes.
En outre, le Conseil a pris note de la demande du Danemark et de la Suède concernant la protection des animaux en cours de transport et la fixation d'une durée maximale pour le transport des animaux vivants destinés à l'abattage.
Les ministres de l'agriculture ont également examiné les lignes directrices sur les aides d'État que la Commission est en train d'élaborer dans le cadre de financement des programmes de l'agriculture, de la foresterie et du développement rural 2014-2020.